C’est quoi le courage d’Être pour vous ?
J’ai commencé à méditer sur ce sujet un peu en même temps que la sortie du confinement. Comme si ce temps de retrait avait développé chez moi un nouveau courage d’avancer dans le courant de ce qui nous était demandé et en même temps m’avait offert un retour à la maison qui me réjouissait d’Être simplement là, sans plus, comme j’aime l’être.
J’ai donc invité Paul Beaudry, auteur, enseignant, conférencier et guide spirituel à venir nous partager la Sagesse éternelle sur ce sujet qui me semblait très à propos en ces temps de dualité ou chacune et chacun d’entre nous cherche à trouver ou à garder un équilibre entre le monde du dedans et le monde du dehors.
En même temps que je préparais cette journée de ressourcement toujours très attendue à l’hôtel Estrimont à Orford, je m’amusais à demander à quelques personnes autour de moi : « C’est quoi le courage d’Être pour vous ? ». Les réponses étaient presque toutes les mêmes à une nuance prête et non la moindre :
« Le courage d’être moi ». « Le courage d’être Soi ».
Nous avions tous hâte à cette journée toujours très riche en enseignements et en grandes transformations par la pratique de la méditation.
C’est 30 personnes qui ont répondu présents à l’appel de leur cœur un dimanche de février, curieuses de découvrir comment Paul allait nous présenter ce thème qui semble être à la fois vaste et en même temps unique.
D’entrée de jeu, Paul nous présente son premier diaporama : « Connais-toi toi-même et tu connaitras l’Univers et les Dieux ». La célèbre maxime de Socrate. « La connaissance de soi est l’aube de la Sagesse » poursuit-il en nous rappelant que plus on se connaitra, plus on sera libre, libre de soi. Donc le courage devrait nous servir à nous libérer de toutes nos souffrances. Peut-être que nous sommes courageux sur le plan personnel, mais le sommes-nous sur le plan spirituel ou sommes-nous hésitant à nous asseoir sur notre coussin ?
« Le courage d’Être c’est d’aller vers soi malgré la peur de découvrir ce qu’on cache. »
La journée s’annonce à la fois révélatrice et libératrice, bien sûr si nous choisissons de rester, de faire le silence en soi et de se laisser guider par notre propre cœur, détenteur des perles de Sagesse. Notre âme nous attend patiemment et amoureusement, logée dans les profondeurs de notre cœur, elle nous invite à utiliser tout le courage que nous avons développé dans le monde du dehors, de l’égo pour le tourner vers soi et débuter la voie intérieure qui nous conduit infailliblement vers ce que nous cherchons depuis la nuit du temps : la divinité que nous sommes.
Précédés d’exercices debout d’enracinement à la Terre, Paul nous accompagne dans une méditation guidée afin que toutes ces connaissances deviennent vivantes en soi et dans notre quotidien : « On va vers soi avec vulnérabilité, sensibilité et douceur. La méditation est un abandon, une invitation à mourir à soi-même. L’abandon du personnel pour rencontrer l’impersonnel naît avec la méditation. Le détachement de soi créée la libération de soi. Le courage mène à l’abandon et l’abandon conduit à la paix profonde. Le courage de dire oui à ce que l’on porte ainsi la souffrance nous touche moins, elle nous traverse. C’est la résistance qui crée de l’anxiété. Ne pas conquérir la souffrance mais se rendre à elle. C’est un principe bouddhiste : la souffrance fait partie de notre existence et la nier revient à s’éloigner de soi. Notre rôle est de la dépasser et demeurer fluide. »
J’écoute mon souffle. Cela me semble si simple en ce moment, bien assise dans mon ventre, le cœur ouvert et tourné vers ma grandeur, pour un instant qui me semble éternelle, j’obéis à ma Sagesse. Je ressens un détachement. Je ressens davantage d’Amour. Je ne comprends rien. Je Suis. Obéissance est un mot qui ne plait pas à mon égo mais plus je médite, plus il devient un état d’esprit, comme le gardien de ma fluidité intérieure, un doux courant que les Sages de ce monde nous démontrent par leurs douceurs, leurs noblesses et leurs caractères équilibrés.
Tout doucement nous revenons à soi, dans la grande salle fenestrée et lumineuse, la paix profonde est palpable à l’intérieur. À l’extérieur, le Mont Orford est majestueux. Le monde du dehors est comme le monde du dedans.
Une pensée me traverse : « Vais-je avoir le courage de m’asseoir dans le feu de la souffrance et demeurer sage et silencieuse dans l’œil du cyclone ? ».
Paul conclut cette journée en nous rappelant que « l’Amour suggère l’abnégation de soi alors que la peur suggère l’attachement à soi. Le détachement de soi créé la libération de soi. En cultivant l’Amour en soi, nous diminuons l’attachement démesuré pour soi-même. »
La journée dans le cœur ! C’est le temps de retourner dans le monde du dehors en sachant maintenant qu’exercer notre courage nous donne de la force mentale et cette force sera un jour utile au grand détachement.
Dehors, l’air frais me traverse, une pensée passe : « Est-ce l’air qui rafraichit mon corps ou mon cœur qui réchauffe l’air ? ». Je regarde les arbres qui m’entourent, « et pour vous, c’est quoi le courage d’Être ? ». « Nous sommes ».
J’aime la Sagesse.
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